Comme un lieu entre

Morgan Riet

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Valérie Canat de Chizy (Troisième livre de la collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2024, 12€

Extrait :

Demi-teinte

            Midi passé.

            Et Wolfgang de se la jouer

            petite musique de nuit,

            avec son soleil de portées

            tout grand ouvert

            à ce qui vient m’absorber       à bas bruit.

            Midi passable.

            Le vent n’a pas

            chassé tous les nuages –

            Dans les alpages

            du ciel,            ici et là,

            bêle bleu pâle

            ma rêverie

            de peu

            d’arpèges.

Après l’averse

Valérie Canat de Chizy

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Morgan Riet (Troisième livre de la collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2024, 12€

Extrait :

au soleil
dans les vignes

marcher

se laisser porter
par la douceur printanière

avec l’ami
de toujours

humer l’air
boire le ciel

à l’envers

À l’article de la naissance

Yekta

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Maïa Brami (second livre de la collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2023, 12€

Extrait :

8.

Les chemins dorment-ils en notre absence
ou luttent-ils pour ne pas s’effacer

rêvent-ils d’autres croisements
des vertiges de paysages renversés
de virages d’obliques 
de toute cette folie de tangentes
 
ou creusent-ils seulement 
la direction vers leur vérité

elle questionne et le dieu qui pense en paradoxes
soulève le vent de sa réponse

puissant désordre sans cœur et sans borne
grande force éprise de dispersion 

Mise en tension de la ligne

Maïa Brami

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Yekta (second livre de la collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2023, 12€

Extrait :

En marge de soi


Brèche sous-claviculaire 
Faille
Traces de secousses
sismiques
Saillie
Ondes de muscles

De dos pointe
une illusion
à moins que d’ailes il ne
s’agisse vraiment
qui en poussant
nous entraîne
tête la première
pour nous faire mordre le sable

À la ligne d’horizon
nous ployons
accrochés là

par la main
du destin

Ce que tes lèvres me disent

Gilles Fortier

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Lydia Padellec (nouvelle collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2022, 12€

Extrait : 

Tu venais de loin
de l’est au-delà du rideau de fer
avant que ce mur ne chute
ce qui arrive peu
en dépit de tout ce qui nous sépare
nos langages
moi latin toi slave
nous nous sommes compris ce jour
tes cheveux blonds tes yeux clairs vers moi inclinés
nous avions compris la scène que nous devions jouer
au-delà des frontières
ce que l’on sait dès l’enfance
ce qui est su par cœur
la longue journée jusqu’au soir sous la tente
nous avons déposé nos lèvres l’un contre l’autre pour en
faire un baiser
la radio jouait en sourdine
l’histoire sans fin
puis tu m’as dit dans ta langue
ce mot étrange que je sais encore :
« dors »

Délicieux gouffre

Lydia Padellec

avec les dessins de LaOdina

Livre en tête-bêche en duo avec Gilles Fortier (nouvelle collection « DUO L », coéditions avec les Trouées poétiques), septembre 2022, 12€ 

Extrait :

L’étreinte, Egon Schiele (1917)

Sur le drap blanc froissé un homme et une femme s’aiment tendrement. Leurs cheveux châtains s’entremêlent en une mer sombre et ondoyante. Deux corps de chair qui palpitent. Deux corps d’un sang qui circule l’un à l’autre. Corps sanguin et de lumière. Osmose.

Poèmes d’Alya

Isabelle Lagny

(avec les gravures de Danielle Péan Le Roux)

Mars 2018 (Tirage courant épuisé, sauf 1 TDT)Poèmes d'Alya

Extrait :

Les genêts

Des orages
avalent mon corps
et sur le front
de notre silence
tu m’accueilles là-haut
sur la lame des genêts

J’attends le moment
d’encercler ta poitrine
et les châteaux se pencheront
avec le vent de notre nuit

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Tristesse de Robinson

Vincent Calvet
Avec les acryliques de Lydia Padellec

(Juillet 2017)

Extrait

Souvent les brumes du matin caressent son visage,Tristesse de Robinson
Ondoyante rivière aux veines silencieuses.
Les mousses, les micas, les pierres de diamant pur.
Elle chante à la lisière.
Le tonnerre a brisé les rocs.
L’orage gronde et ravage les herbages.
Déclivités lourdes écorchées vives.
Des routes désaxées par les tempêtes.
Arbres arrachés montrant leurs tripes
Calcinées.
Les carcasses des ifs.
La douleur du ciel étale sa blancheur.
Tout semble s’apaiser en un même soupir,
Une odeur de buis brûlés.
Après chaque blessure,
On voit jaillir la source,
Au fond imperceptible et mouvant,
Dans le silence clair des labours.

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