Gérard Cléry
(avec les aquarelles de Michel Le Sage)
Février 2018
Extrait :
deux fois le jour
la mer efface
chaque pli d’elle
chaque stance
que tu n’as su lire
ou retenir
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Vincent Calvet
Avec les acryliques de Lydia Padellec
(Juillet 2017)
Extrait
Souvent les brumes du matin caressent son visage,
Ondoyante rivière aux veines silencieuses.
Les mousses, les micas, les pierres de diamant pur.
Elle chante à la lisière.
Le tonnerre a brisé les rocs.
L’orage gronde et ravage les herbages.
Déclivités lourdes écorchées vives.
Des routes désaxées par les tempêtes.
Arbres arrachés montrant leurs tripes
Calcinées.
Les carcasses des ifs.
La douleur du ciel étale sa blancheur.
Tout semble s’apaiser en un même soupir,
Une odeur de buis brûlés.
Après chaque blessure,
On voit jaillir la source,
Au fond imperceptible et mouvant,
Dans le silence clair des labours.
**
Olivier Cousin
Avec les acryliques de Lydia Padellec
(mars 2017)
Extrait
REPRISE DE FEU
L’incendie du mauvais œil
s’éteindra tout seul
Si l’envie lui prend
de repartir de plus belle
personne n’hésitera
à mettre ses tourments
en travers du chemin
On trouvera tant de choses
à relever et à replanter
après l’incendie
Tant de bouffées fertiles
auxquelles donner une chance
Cécile A. Holdban
(poèmes en français et en hongrois)
Avec les aquarelles de Catherine Sourdillon
(juin 2016) épuisé (sauf TDT)
Extrait
Une nuit, tu vins entrebâiller ma vie
d’une main qui ouvrait l’été.
Songe au large de tout, au-delà de tout, océan
seuil où toute chose
tremble et ne cesse dans la grâce.
Il y avait des oiseaux palpitants dans les mots,
et la tendresse du bois des flûtes.
Je plonge mes doigts dans l’eau du bassin, Poisson d’or
ta présence n’est pas un reflet.
*
Egy éjjel eljöttél, nyárbontogató kezed
létemet résre nyitotta.
Nyíltvízi, messze túli álom, óceán küszöbe,
hol minden létező
megremeg, és elözönli a hála.
Szavadban rebbenő madarak lakoztak,
furulyaerdők gyengédsége.
Medence vizébe mártom ujjaimat, Aranyhal,
jelenléted nem káprázat csupán.
Claude Beausoleil
(de l’Académie Mallarmé)
Avec les acryliques de Lydia Padellec
(juin 2016 – épuisé sauf TDT)
Extrait
TRAVERSER, la blancheur
Ressacs, boréale
zone verbale
Tu dis cette voix vient du poème
tu dis le poème vient du silence
blessure déroutée née des giboulées
enfance vidée de vies obscures
ça s’entend dans ta voix
là où nulle neige n’assassine le soleil
Tu manuscris l’éphémère:
Yves Prié
avec les peintures de Lydia Padellec
(juin 2015 – épuisé sauf TDT)
Extrait
Prenez le temps avec l’attention de celui
qui sait l’épaisseur des jours.
Il ne se compte, ni ne se passe.
Il se goûte avec l’appétit
que l’on apprend des crépuscules.
Heureuse l’heure lente
qui nous rend le désir du temps
et la saveur des mots